De la difficulté d'avoir raison et de l'inconvénient d'avoir tort,
Mes Frères,
Nous reprenons ci-dessous un article publié par Anaxagore sur le Myosotis BBC. Il apporte des précisions très utiles à l'initiative récente de FMR, ainsi qu'un point de vue complémentaire. La discussion est ouverte...
Fraternellement,
Pauvre FMR ! Régulièrement mise en cause pour son silence et son apparente inertie, elle est aujourd’hui la cible de toutes les critiques à la suite de la publication de son Manifeste.
Toutes, probablement pas, mais bien que l’on ne parle jamais que des trains qui déraillent, l’importance des commentaires négatifs doit nous alerter.
On peut considérer ce document comme imparfait, inachevé, son mode de diffusion comme maladroit, sa date de publication comme malvenue, mais il faut également relever que nombre de critiques qui se sont élevées l’ont été sur la base d’une lecture partielle, voire partiale. Ainsi, de la durée du mandat ou de la place des Loges dans ce dispositif, sur laquelle je reviendrai plus loin.
Quelle est la finalité de ce Manifeste, qui n’a -sauf erreur de ma part- été reprise dans aucun commentaire ? « Le seul but de ce manifeste est la préservation de la GLNF dans la Régularité… ». Quel autre démenti plus formel pouvait être opposé à la direction actuelle de la GLNF qui déclare contre toute logique que FMR est une obédience ? Si ce Manifeste est publié –sans qu’aucune raison précise ne soit apportée- plus d’un mois après sa signature, il viendra en revanche et très probablement contrarier l’argumentation pour concurrence déloyale développée par la GLNF.
Y avait-il du reste une date de publication opportune ? FMR l’eût-elle dévoilé avant l’AG du 16 octobre qu’on lui aurait fait le reproche de chercher à rallier des voix, l’aurait-elle fait juste avant le jugement du 26 novembre qu’on aurait estimé trop tardive sa mise en ligne…
Certains, à la lecture de ce préambule, ont été choqués, à juste titre, de la présentation de la GLNF comme seule Obédience « Régulière », alors qu’il convenait de comprendre « Reconnue ». Lapsus calami ? la correction s’imposera dans la prochaine version de ce Manifeste.
Nombre de commentateurs s’étonnent aussi que ce texte ait été rédigé par une minorité, et qu’il n’ait pas été soumis a priori à la validation des Loges. Certains l’ont relevé, ce Manifeste doit être considéré comme un projet, forcément amendable, qui a d’une part l’immense mérite d’exister et pose d’autre part un certain nombre d’interrogations.
Si nombre de Frères l’ont accepté en tant que tel, peut-être était-il maladroit de le transformer en une pétition et de placer les autres face à un choix binaire : accepter ou refuser.
La « distribution » des postes aux seuls signataires de ce document a également été mal perçue. J’ai le sentiment qu’il s’agit plus d’une maladresse de rédaction que d’une volonté de faire passer sous les fourches caudines de FMR tel ou tel volontaire désireux de jouer un rôle actif dans la refondation de l’Obédience.
Toutefois, il faudra bien que ces refondateurs puissent s’appuyer non seulement sur des compétences reconnues, mais également sur des valeurs identiques, partagées par l’ensemble de ces futurs acteurs.
Comme certains commentateurs l’ont relevé, il faudra bien qu’une structure dirige cette refondation (et l'énorme machine qu'est l'association 1901). Il ne s’agit bien évidemment pas d’offrir une gouvernance en retour, mais je ne vois pas en quoi ceux qui se sont levés le 4 décembre auraient démérité au point de les en écarter. Au delà de ce simple constat, il ne s’agit pas de remplacer quelques apparatchiks par d’autres.
Cette structure, présentée dans le Manifeste comme un « Comité Transitoire » a fait l’objet de nombreuses critiques, certainement à cause de l’imprécision de sa définition. Il est regrettable en effet que n’ait pas été explicitement indiqué que ce Comité Transitoire ne devait fonctionner qu’un an, et en tout état de cause, jusqu’à la Tenue de Grande Loge de décembre 2011.
Au titre de la réforme des Statuts, mission principale de ce Comité, il est indiqué que les Officiers Provinciaux et Nationaux seront élus et que « les réformes statutaires devront recueillir au minimum 75% des suffrages ». Au-delà de cette rédaction minimaliste, il parait évident, et cohérent avec le préambule, que cette disposition vise à rendre effectif le pouvoir aux Loges.
Reste en suspens la question des hommes pressentis pour assumer cette période de transition. Il m’est évident, comme à un grand nombre de Membres de la GLNF, que Jean Murat est certainement le plus qualifié d’entre tous.
Il a du reste récemment manifesté son souhait de voir évoluer la GLNF dans une direction qui s’inscrit dans la complémentarité du Manifeste de FMR. Si je n’ai pas, en son temps, relayé ses propos, c’est qu’il m’a semblé qu’après un très long silence, son intervention une semaine avant l’AG du 16 octobre pouvait être mal interprétée...
Je n’ai pas, comme certains lui en ont fait le reproche facile (tout comme à Claude Seiler), considéré que « les loups sortaient du bois ». Et à propos de bois, je crains que les critiques qui fusent aujourd’hui sur le Manifeste de FMR ne soient autant d’arbres que nous plantions nous même et qui viennent nous dissimuler la forêt.
Certes, la critique est nécessaire, mais si nous devions en rester à ce seul stade, alors le travail fourni par FMR aurait été accompli en pure perte.
Certains commentateurs ont estimé que c’était aux Loges que devait revenir la validation de ce projet. Cette démarche n’a pas eu lieu. Il n’est pour autant pas trop tard pour que chacun, à son niveau, au niveau de sa Loge, s’exprime sur ce Manifeste que la sincérité de ses rédacteurs a certes rendu maladroit dans sa forme, et qui reste perfectible sur le fond.
Enfin, n'oublions pas que si nous pouvons aujourd'hui librement critiquer ce Manifeste, c'est bien parce que ses rédacteurs se sont levés le 4 décembre. Il nous appartient maintenant de leur apporter notre soutien au travers de propositions constructives.