Comptes et comptes-rendus
Notre obédience est organisée en association Loi 1901. Les règles de fonctionnement en sont donc tout à fait profanes.
L’objectif premier de notre association consiste à collecter les capitations des frères d’un côté, et à organiser, gérer et mettre à disposition des frères les infrastructures leur permettant de se réunir et de se mettre au travail.
L’association est donc dépositaire des capitations des frères, et garante de la bonne utilisation de ses ressources financières.
Il n’y par conséquent rien de surprenant ou d’anormal à ce que les responsables de la gestion et de l’utilisation des fonds de l’association s’obligent à rendre régulièrement compte de l’utilisation de ces fonds. Et il est également normal et de bon sens que ce compte rendu soit suffisamment précis, clair et transparent pour que chacun puisse comprendre comment sont utilisées les fonds de l’association, qui ne sont rien d’autre que le produit de nos capitations.
Cela permettrait aussi d’expliquer aux frères pourquoi ces capitations augmentent régulièrement année après année. Cela permettrait enfin aux frères de consacrer leur temps au chantier et au travail plutôt qu’aux inévitables et interminables discussions annuelles sur le montant des capitations.
Chacun de nous sait bien que cette transparence n’existe pas, et que nous ne connaissons au niveau des loges que le montant global de la capitation que demandent la Province et la GLNF. Il serait d’ailleurs plus exact de dire « exigent » que demandent puisque ce montant nous est imposé et n’est pas discutable.
Cette transparence de gestion, qui n’existe pas au niveau des loges, n’existe visiblement pas non plus au niveau du Souverain Grand Comité puisque certains GMP ont été amenés, lassés des comptes-rendus de gestion vagues et laconiques sur l’emploi des fonds, à demander un audit des comptes de notre association.
C’est une procédure classique dans toute forme de société ou d’association. Et tout manager ou gestionnaire sait parfaitement que délégation rime avec contrôle.
La demande d’un audit des comptes a été un des sujets parmi d’autres qui a conduit au dramatique SGC du 4 décembre.
La Lettre du Grand Maître de Janvier 2010 nous éclaire sur ce point (page 6):
« Certains esprits suspicieux laissent planer un doute sur nos compte ».
« Vouloir introduire le doute sur ces comptes procède d’une volonté de nuire se nourrissant d’insinuations malveillantes »
L’analyse des explications du GM est intéressante à plusieurs niveaux :
- En refusant un audit des comptes, le GM s’oppose au fonctionnement normal et légal d’une association Loi 1901
- Le GM déplace un problème qui relève strictement du domaine légal et le repositionne en problème moral : demander des comptes est vécu comme un affront
- Troisième argument, la culpabilisation des demandeurs de l’audit qui ne peuvent être que mal intentionnés et chercher à nuire.
Cette réaction met en exergue non seulement le fait que le GM se place volontairement au dessus des lois, mais témoigne a minima d’une véritable distorsion de la perception du réel : demander de rendre compte est assimilé à une offense personnelle et constitue un acte malveillant voire une trahison ou une rébellion.
Vous en conviendrez aisément mes frères, la gestion de notre association est en train de tourner au mauvais film et il est urgent que nous revenions à de saines pratiques : tout gestionnaire des biens d’autrui doit rendre des comptes, gérer dans la transparence et accepter d’être contrôlé.
Une pratique qu’il faudra savoir imposer dans le cadre de la GLNF rénovée …