Pondération
Article publié hier sur le Myosotis de France par notre Frère Thierry Perrin, GMP démis de la Province du Val de Loire,, et qui vaut la peine d'être relayé ici.
Lors de l’AG du 25 mars, l’incroyable s’est produit et je veux bien croire que les propos sans aménité prononcés en la circonstance aient pu blesser le GM.
Mais enfin notre guide, qui avait prêché « celui qui agit comme moi, agit pour moi », mesurait-il ce jour là combien il peut être douloureux d’être imité.
Ah, ce satané rituel écossais et son miroir maudit qui nous renvoie notre propre image…
Oui mais ce n’est pas tout, car il y a un mais : ceux qui ont assimilé l’événement à une bataille gagnée par la Tradition contre l’innovation déroutante, n’ont pas à l’inverse –loin s’en faut- trouvé pour autant le remède aux maux de leur coeur.
Il faut reconnaître qu’entre les espérances laissées par un « non », triomphant de toutes les irrégularités sciemment organisées, et les doutes nourris par ces jours plats qui n’en finissent plus de s’écouler, la perception qu’on a de la réalité finit par se brouiller.
Et aux mêmes questions que chaque jour l’on se pose, nous faisons le constat désarmant de nos réponses qui changent.
C’est bien la raison, mes Frères, de ne rien décider dans la hâte. Imaginez un instant quels seraient vos regrets d’avoir entrepris quoi que soit d’irréversible avant le 25 mars.
Nonobstant, votre Province du Val de Loire et votre Loge (surtout si elle est suspendue ou dissoute, on ne sait plus très bien) ne peuvent fonctionner bien longtemps encore sous le régime d’un statut devenu surréaliste.
Quelque chose doit arriver, mais bien malin qui pourrait aujourd’hui préciser quand et sous quels traits cela se présentera.
On peut augurer toutefois qu’il reste à cette chose deux mois au plus avant de se faire jour, et qu’elle portera les stigmates de la souffrance.
Alors seulement sonnera l’heure des décisions, celles que nous aurons estimées justes et en accord avec notre conscience.
Là-dessus, j’ai acquis la conviction que vos choix se répartiront en deux classes bien identifiables dont vous comme moi ignorons à ce jour les proportions.
C’est bien pour cette raison que j’ai entrepris de consulter les principaux officiers du défunt collège provincial afin d’établir, rapidement, une sorte de photographie qui me permette de proposer une solution afin que le plus grand nombre retrouve bonheur et sérénité dans le travail.
Encore cela suppose-t-il que j’aie toutes les cartes en main, la formulation de votre propre jugement n’étant pas le moindre des atouts.
A ce propos, permettez que je vous invite à une réflexion sur la symbolique attachée à la pratique du grand arc japonais, encore appelée kyudo.
La première phase du tir, pendant laquelle on tend l’arc jusqu’à la tension maximale, symbolise ces périodes de la vie où nous mûrissons nos décisions futures.
La seconde, qui dure cette infime fraction de seconde nécessaire à l’échappement de la corde, symbolise ces instants fugaces où nous décidons de passer à l’acte.
La troisième, le vol de la flèche qu’il est maintenant trop tard pour corriger, symbolise les irréversibles conséquences de nos décisions.
Alors, mes Frères, pondération je vous en conjure. Mais détermination aussi, comme le ferait l’archer zen dans la pratique de son art chevaleresque.
Et puisque la pondération est sur le tapis, vous m’obligeriez en épargnant à Cl.C et à J-Ch.F certains jugements dont la sévérité pour eux risquerait de devenir de l’indignité pour vous.
C’est avec mes sentiments les plus fraternels que je vous dis à bientôt.
D’ici là, je vous encourage à poster vos remarques sur Myosotis ou dans la boîte « thy357@wanadoo.fr »
Thierry Perrin